Smoke. •• Pv Léo Peterson.

C’était un milieu d’après midi, une après-midi banale. Je marchais dans Providence Street, une rue banale qui traversait un vieux quartier. On dit souvent que les vieux quartiers sont beaux, et que la nostalgie se fait ressentir à travers les vieilles pierres, etc. Moi, je trouvais ça moche. Le vieux signifiait la fin, même si cet endroit semblait éternel. Bref. Je m’arrêtais à l’ombre d’une maison, sorti une clope et commençais à m’enfumer les poumons. Tout en inspirant le tabac, je me mis en route. Je regardais autour de moi, cherchant un bar des yeux, il n’y avait rien. Je soupirais et marchais plus vite. À un moment, je vis mon reflet dans une vitrine, ce qui me fit ralentir. Chemise, jean délavé et basket. Et bien sûr, un fidèle chapeau noir qui contrastait très bien avec mes cheveux. En face, j’aperçus le Parc. Boston Common. Si mes pas m’y dirigeaient, alors j’irai. Je trouvais que l’endroit était très vert. Trop vert. Malgré les feuilles d’automne aux couleurs orangées qui voletaient en tout sens lorsqu’il y avait un coup de vent. Je remarquais que ma cigarette était presque finie. J’en inspirai une dernière bouffée toxique puis écrasait le mégot par terre avec le pied. J’expirai la fumée et m’assis sur un banc du parc. Je sifflotais une chanson quelconque et passais un bras derrière le dossier du banc. Une envie irrésistible me pris tout à coup. J’avais envie de fumer, encore. Mes mais saisirent d’instinct le paquet de cigarettes. Non, j’en avais presque plus. Soupir exaspéré. Je me recroquevillais en posant mes coudes sur mes cuisses, l’air à la fois absent et conscient.

Stress, dépression, qu'est ce que je fichais là moi ? Je ne m'aventurais pas souvent dans les profondeurs de Boston, très généralement, je sortais pour m'acheter à manger et des habits. Qui l'aurait cru ? Une belle fille comme moi, qu'elle foutage de gue*le. Certains personnes pensent que les filles comme moi sont des prostituées, qui ne cessent de parcourir les rues. Tssss, parfois, les gens critique pour ne rien dire, d'ailleurs, cela me mettait d'une rage folle, il fallait me calmer. Je lançais des regards perçants aux passants assez fou pour me regarder de travers. Certes, j'étais habillé d'une manière osé, mais ce n'est pas un prétexte pour critiqué des gens qu'on ne connais même pas. Une librairie s'ouvrit soudain à moi, et mon envie de fumer m'emporta. Peut-m'importais le marque, du moment que ma routine habituelle allait, je m'en fichais du reste. En sortant de ce petit magasin de pacotille, je marchais le long des trottoirs, en soufflant gracieusement la fumée que me détruisais de l'intérieur. Je pense qu'il n'y a pas un seul jour ou je ne fume pas, ou j'ai cette sensation d'être forte, d'avoir le dessus. Laissant glisser mes pieds sur le sol, je me rendais compte que j'étais arrivée au Parc, un de ces parcs que j'avais fréquentée étant petite, mon école privée d'autrefois n'étais sans-doute pas loin, je reconnaissait la verdure et les arbres centenaires de mon enfance.

Mon regard fut attiré par un écureuil roux, qui grignotait une noix. Sans aucun doute, il était mignon, mais ce n'était plus de mon âge de les suivre, et les appeler avec des grands gestes brusques et puérils. Ma botte shoota dans un petit caillou qui percuta un vielle homme. Celui-ci m'insulta, mais je restais indifférente, âne délavé. La pelouse m'appelait, et je répondit à celle-ci en m'allongeant dessus. Les bras derrière la tête, et les jambes pliées. Je raffolais de l'ôdeur de l'herbe coupés. Ma cigarette encore à la bouche, je la jeta sur le chemin, consciente qu'elle n'était pas écrasée.

J’aimais beaucoup regarder les passants, lorsque j’étais assis sur un banc, comme ça. Leur façon de s’habiller, leur tête… Je jouais avec une de mes deux boucles d’oreilles, puis lorsque je me lassais, j’allais m’attaquer à mon autre lobe. Je soupirais. Un soupir d’ennui. Mes mains me démangeaient d’aller prendre une cigarette. Malgré tout, je résistais à la tentation. Je me craquais les doigts et me remis à observer les passants, mais l’air moins absent que tout à l’heure. Je regardais sur ma droite, et vis une fille. Et qu’avait-elle dans la main ? Une cigarette. Je la regardais avec des yeux avides. ( La cigarette, hein, pas la fille. ) La fille s’allongea dans l’herbe et jeta sa cigarette, même pas finie. J’ouvris la bouche. Quel gâchis. J’allais à l’autre bout du banc, et observa l’inconnue.

« Vous savez, c’est vraiment dommage de jeter une cigarette à peine finie. »

Je me levais, me postais devant la cigarette qui rependait encore un peu de fumée âcre. Mon pied se leva, et écrabouilla une de mes raisons de vivre. C’était bien triste, quand même. Quel gâchis… Je réajustais mon chapeau, l’air de rien, puis me rasseyais sur le banc, du côté de l’inconnue, histoire de parler et de faire passer le temps. Non, non, je ne la prenais absolument pas pour un bouche-trou. C’était quand même affreux de jeter une cigarette. Je soupirais discrètement. Je n’attendais pas vraiment de réponse de la fille. Finalement, je décidais de fumer. L’envie avait été trop forte, et là je ne pouvais pas m’en empêcher. Je sortis donc mon paquet, mais je ne comptais pas en proposer à l’inconnue, si c’était ainsi qu’elle traitait les cigarettes, il n’en était pas question. Je portais la clope à mes lèvres, l’allumais, et inspirais à nouveau une longue bouffée toxique. Mon Dieu que ça faisait du bien. J’expirais lentement la fumée, prenant bien soin d’asphyxier tous les passants qui s’aventuraient près de moi. Niark, c’était bien fait pour eux. Ils n’avaient qu’à fumer, eux aussi. Ils me regardèrent avec des yeux qui lançaient des éclairs. Je leur répondais par un sourire candide. Mon attention se reporta sur la fille, je m’étais assis en tailleur sur le banc, j’avais de la chance de ne pas être obèse, car sinon, ce serait un peu dur de garder cette position précoce. J’inspirais une nouvelle bouffée de tabac et me rendais compte que la cigarette était à demi consumée. Déjà ? Mes sourcils se froncèrent. À l’avenir, ils devraient créer des cigarettes plus longues et plus lentes à consumer.

Le vent venait caresser mon visage avec cette odeur alléchante qui volait dans les airs. Ça sentait l'herbe et l'eau. Il y avait des étangs non-loin, et j'avais bien une petite envie d'aller emmerder le canards en leurs jetant des petites pierres dessus. Le soleil n'était pas fort, mais je le sentait faire son effet sur ma peau. Ma peau mate et douce, je bronzais très vite en m'exposant au soleil, et aussi loin que va ma mémoire, je n'ai jamais eus de coups de soleil. J'avais à peine remarquée le garçons blond sur le banc près de moi, mais je restais indifférente, qu'est-ce qu'un passant inconnu à mes yeux me voulait de-nouveau ? Il regarda la cigarette que je venais de jeter. Oh non, encore un écolo et ses idées à la con. Fait chier, j'étais tranquille moi, je commençais vraiment à me détendre, et voilà qu'un parfait inconnu vient m'aborder pour une histoire de cigarette.

« Vous savez, c’est vraiment dommage de jeter une cigarette à peine finie. »

Il alla l'écraser, moi et mon expression de perplexité, on le regardait. J'étais Ahurie, quand avait-il à faire de ma cigarette juste entamée, il ne restait que 2 centimètres. Je m'assit en tailleur sur l'herbe, et regarda le dernier petit nuage de fumé s'élever dans les airs. Le mec, il s'était rassit sur son banc, également en tailleur, son chapeau remit au bon endroit. Il s'était rapproché de moi, qu'espérait-il ? Que je lui fasse causette ? Ce débile m'avait dérangé pour une cigarette, et je la regrettait d'ailleurs. Cela faisait 24h que je n'avait pas fumée, et j'avais gâchée deux centimètre d'une des dernières qu'il me restait. L'intrus sortit une clope de sa poche, et l'alluma, l'air de rien, enfumant les passant qui passait par-là. Il ne causait que méprit et colère. Chaque passant qui venait ici le regardait d'un air assassin, comme si ils allait mourir à cause de cette fumée, qu'elle scène hilarante. Toujours hilare, je me rendis compte que j'avais rigolé tout haut, le garçons restait indifférent, mais des passants me regardaient comme si j'étais schizophrène. Je me mis sur mes deux pieds, et avança jusqu'au banc. Le garçons me regarda quelques secondes, le temps que je m'asseye à côté de lui.

« Dis-moi l'étranger, pourquoi passe tu ton temps à emmerder chaque personne qui passe par ici ? »

Je souriais à pleine, en prenant une clope, et en l'allumant, le manque de tabac s'arrêta que je la porta enfin à mes lèvres.

Amusé ( oui, oui je m’éclatais à voir les passants râler ), je me rendis compte que ça devait aussi amuser l’inconnue. Ou alors elle se marrait pour rien. Je la regardais, un sourcil levé. Je ne réagis que par un sourire. Ouais, un sourire débile, mais bon. L’inconnue se leva - j’étais surpris, peut-être qu’elle allait se barrer, tant pis pour elle, j’étais pourtant d’une très bonne compagnie, il fallait demander à Andreas pour savoir ça. Elle alla s’asseoir à côté de moi, je changeais ma position, enfin, je me mettais face à elle et restais tout de même en tailleur.

« Dis-moi l'étranger, pourquoi passe tu ton temps à emmerder chaque personne qui passe par ici ? »

Demanda-t-elle en allumant une cigarette, et je constatais donc que la mienne était presque terminée. C’est fou comment on pouvait fumer, à notre âge. Bref, la question me déstabilisa un peu. Moi, emmerder les gens ? Noooon, ça ne me ressemblais pas du tout. Elle sourit. Je haussais les épaules.

« Je ne les emmerde pas. J’ai bien l’droit de fumer ma clope. Ils n’ont qu’à se pousser, si ils veulent pas s’asphyxier. »

Et j’avais absolument raison. Pour bien montrer que j’en avais rien à foutre des autres, j’inspirais une longue bouffée de tabac et expirais lentement par la bouche, visant une p’tite grosse qui trottinait derrière un yorkshire. Elle transpirait à pleine eau.

« Au moins, elle entretient sa forme. »

Lâchais-je au bout d’un moment, en évoquant bien sûr la grosse. Je posais mon chapeau sur mes genoux, sachant qu’il ne me servait absolument à rien. Je passais une main dans mes cheveux puis jetais ma cigarette, proprement terminée. J’écrasais le mégot. J’aimais bien dévisager les gens, ils se sentaient très observés, vous regardais une seconde, puis détournait le regard rapidement. Si c’était une fille, il y avait de forte chance qu’elle rougisse, si c’était un mec.. Euh, il se sentait observé et mal à l’aise, surtout. J’aurais pu dévisager l’inconnue même ça le ferait pas, et puis si je lui parlais, j’aurais le temps de l’observer. Il y a quelque chose de très bien à avoir des préjugés.

Il esquissa un sourire après ma question, comme étonné. Peut-être fut-il surpris, mais dans ma tête, j'étais sure que ce garçons là, peut-importe ce qu'il lui arrive, il aime donner ses " coordonnées" aux inconnus. Il s'était à présent assis sur le dossier du banc, me laissant seule et perplexe, assise comme une paysanne sur les deux planches de bois qui soutenaient mon poids.

« Jules Taylor Warren. Mais Jules ou Taylor. C’est comme tu veux. »

Alors comme ça, lui aussi avait deux prénoms ? J'ai rencontrés beaucoup de gens ayant deux prénoms ces temps-ci. Moi-même, n'oublions pas, mais aussi des amis à moi, des amis d'enfance, qui viennent à peine de m'avouer leur deuxième prénom. Le gens peuvent se servir de vous, vous manipuler pendant des années, sans que vous vous en rendez compte, et un jour, cette personne arrive, et mets fin à cette manipulation, en avouant des choses, qu'on aurait du savoir avant. Tout cela m'a toujours tellement dégoutée, les personnes qui s'affichaient avec des gens, qu'ils étaient simplement pour ne pas devoirs être seul, ou dire qu'on a une foule d'amis. STOP, vous me connaissez mal les amis. Moi, je pense même pas en avoir plus de deux, et je pense que dans ma vie, ils n'y aura qu'elles, sincères et fidèle, je préfère avoir peux d'amis sincères, que beaucoup de faux-culs manipulateurs.

« Et toi, tu t’appelles comment ? »

Je pense que c'était à mon tour de sourire, là, car, telle est la question. Comment est-ce qu'on m'appelle encore ? Ah oui, Éléonore, berk, nom de riche à l'Anglaise. Généralement, on m'appelle Leo, car c'est plus masculin, j'aime pas les noms cucuches, je préfère le ferme et l'agressif.

« Mon nom est un ramassis de merd*s. Mais bon, tu as quand-même le droit de savoir, tu m'a donné le tiens, alors j'estime devoir te le dire. Je m'appelle Éléonore Mary Peterson. Mais on m'appelle Leo, c'est plus ferme, j'ai pas les noms de princesses. Je vis pas dans un compte de fée, et je pense que ce ne sera jamais le cas. »

Il parut d'abords étonné de ma faible présentation. Mais il tourna la tête et étendit les bras. Se regard se dirigeait vers les enfants qui couraient derrière leurs parents, ou ceux qui étaient seuls, et qui frappaient dans les cailloux. Je me souviens de cette époque ou moi-même j'arrivais dans ce parc après une longue journée de cours dans les petites classes. Je restais assise sur un banc, et regardait les autres enfants de mon âge. Ils s'amusaient, criaient et rigolaient, moi j'attendais. J'attendais mes parents, ceux qui ne faisaient jamais l'effort d'arriver à l'heure après les cours. Je m'étais appropriée ce banc, tous les jours, j'étudiais, patiente, guettant l'arrivée de mes parents. Jamais un autre élève ne venait vers moi, ils étaient trop occupés à se disputer pour s'acheter une glace. Moi, l'argent ne m'apportait rien, je ne voulait rien. J'ai toujours été exigeante pourtant, mais la vie fait que les choses peuvent disparaitre, d'un coup. J'avais à peine remarquée que Jules s'était levé, et qu'il avait faillit se retrouver face contre terre. J'esquissais un sourire.

« Bon alors, qu’est-ce que tu veux faire ? »

Il arbora un large et grand sourire, sans-doute espérant que je dise ou à son invitation. Il espérait peut-être qu'on irait chez lui, hors de question, à-moins que je ne sois bourrée, je ne rentre pas chez les inconnus d'un jour.

« On peut aller boire un verre, si tu veux, parce que moi, c’est pas que j’ai froid, mais j’ai froid. »

Il se tourna, et alla de-nouveau s'asseoir à ma droite. Attendant ma réponse. Il sortit une cigarette, et aspira la fumée toxique. Il disait vrai, moi-aussi le froid me mordait. Je me levais avec grâce, faisant attention de ne rien oubliée. J'allumais ma cigarette en-face de lui, tout en le regardant, quand celle-ci commença à ce consumée, je dis d'une voix claire ;

« D'accord, mais je ne sais vraiment pas où aller. Tu connais un bon endroit avec de la bonne bière ? Ou du moins, de l'alcool pas chers. »

Je rigolais légèrement, toujours en regardant Jules. J'avais l'impression de bien le connaitre, mais bien-sur, ce n'était qu'une impression, ne l'oublions pas.